Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/184

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dans sa résolution. Les quatre éléments constituent ensemble une substance sans qualités, qui est la matière. Le feu est chaud, l’eau humide, l’air froid, la terre sèche, & il y a aussi quelque chose de cette qualité dans l’air. Le feu occupe le lieu le plus élevé, & ils lui donnent le nom d'éther. C’est-là que fut formé premièrement l’orbe des étoiles fixes, puis celui des étoiles errantes, % placent ensuite l’air après l’eau. Enfin, la terre occupe le lieu le plus bas, qui est en même temps le centre du monde.

Ils prennent le mot de monde en trois sens ; premièrement pour Dieu même, qui s’approprie la substance universelle, qui est incorruptible, non engendré, l’auteur de ce grand & belle ouvrage, qui enfin, au bout de certaines révolutions de temps engloutit en lui-même toute la substance, & l’engendre de nouveau hors de lui-même. Ils donnent aussi le nom de monde à l’arrangement des corps célestes, & appellent encore ainsi la réunion des deux idées précédentes. Le monde est la disposition de la substance universelle en qualités particulières, ou, comme dit Posidonius dans ses Elemens sur la Science des Choses célestes, l’assemblage du ciel & de la terre, & des natures qu’ils contiennent ; ou bien l’assemblage des Dieux, des hommes, & des choses qui sont créées pour leur usage. Le ciel est la dernière conférence dans laquelle réside tout ce qui