Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/218

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cinq volumes. Mais la raison de cette multitude de productions, est qu’il traitait plusieurs fois le même sujet, qu’il mettait par écrit tout ce qui lui venait dans la pensée, qu’il retouchait souvent ce qu’il avoit fini, & qu’il farcisait les compositions d’une infinité de preuves. Il avoit tellement pris cette habitude, qu’il transcrivit presque toute entiere la Medée d’Euripide dans quelques opuscules, jusque-là que quelqu’un, qui avoit cet ouvrage entre les mains, & à qui un autre demandait ce qu’il contenait, repondit que c’étoit la Médée de Chrysippe. De là vient aussi qu’Apollodore l’Athénien, dans sa Collection des Dogmes Philosophiques, voulant prouver que quoi qu’Epicure ait enfanté ses ouvrages, suis pusier dans les sources des autres, ses livres sont beaucoup plus nombreux que ceux de Chrysippe, dit que si on ôtait des écrits de celui-ci ce qui appartient à autrui, il ne resterait que le papier vuide. Tels sont les termes dans lesquels s’exprime Apollodore à cette occasion. Diocles rapporte qu’une vieille femme, qui étoit auprès de Chrysippe, disoit qu’ordinairement il écrivait cinq vens versets pas jour. Hécaton assûre qu’il ne s’avisa de s’appliquer à la philosophie que parce que ses biens avoient été confisqués au profit du roi. Il avoit la complexion délication & la taille fort courte, comme il paraît par sa statue dans la place Céramique, & qui est presque cachée par une autre statue équestre, placée près de là ; ce qui