Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/239

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jusque-là qu’aiant été requis de dire son sentiment sur le tems qu’il croyoit le plus propre à satisfaire cette passion, il répondit, Celui où vous formerez le dessein de vous énerver.

Il partageoit de cette maniere les différens tems de la vie. Il donnoit vingt ans à l’enfance, vingt à l’adolescence, vingt à la jeunesse, & autant à la veillesse, ces différens âges correspondant aux saisons, l’enfance au printems, l’adolescence à l’été, la jeunesse à l’automne, la vieillesse à l’hyver. Par l’adolescence Pythagore entendoit l’âge e puberté, & l’âge viril par la jeunesse. Selon Timée, il fut le premier qui avança que les amis doivent avoir toutes choses communes, & qui dépeignit l’amitié une Egalité de biens & de sentimens. Conformément au principe du Philosophe, ses disciples se dépouilloient de la propriété de leurs biens, mettoient leurs facultés en masse, & s’en faisoient une fortune à laquelle chacun avoit part avec autant de droit l’un que l’autre. Il falloit qu’ils observassent un selince de cinq ans, pendant lesquels ils ne devoient être qu’attentifs à écouter. Aucun n’étoit admis à voir Pythagore qu’après cette épreuve finie. Alors ils étoient conduits à sa maison, & avoient la permission de fréquenter son école. Hermippe, dans son deuxieme sur Pythagore, assûre qu’ils ne se servoient point de planches