Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/251

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accroissement en sept ou neuf, ou au plus tard en dix mois, il vient au monde ; qu’il a en lui-même les principes de vie, qu’il reçoit joints ensemble, & dont chacun se développe dans un tems marqué, selon des regles harmoniques ; que les sens sont en général une vapeur extrêmement chaude, & la vûe en particulier, ce qui fait qu’elle pénétre dans l’air & dans l’eau ; que la chaleur éprouvant une résistance de la part du froid, si la vapeur de l’air étoit froide, elle se perdoit dans un air de même qualité. Il y a des endroits où Pythagore appelle les yeux les portes do soleil, & en dit autant sur l’ouïe & sur les autres sens.

Il divise l’ame humaine en trois parties, qui sont l’esprit, la raison & la passion. Ce Philosophe enseigne que l’esprit & la passion appartiennent aussi aux autres animaux ; que la raison ne se trouve que dans l’homme ; que le principe de l’ame s’étend depuis le cœur jusqu’au cerveau, & que le passion est la partie de l’ame qui réside dans le cœur ; que le cerveau est le siége de la raison & de l’esprit, & que les sens paroissent être des écoulemens de ces parties de l’ame ; que celle, qui consiste dans le jugement, est immortelle, à l’exclusion des deux autres ; que le sang sert à nourrir l’ame ; que la parole en est le souffle ; qu’elles sont l’une & l’autre invisibles, parce que l’éther lui-même est imperceptible ; que les veines, les arteres & les nerfs sont les liens de