Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/275

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lui ayant été offerte, il la refusa parprédilection pour une condition médiocre. Timée ajoute à ce trait le recit d’une occasion où il fit voir qu’il avoit le cœur populaire. Il fut invité à un repas par un des principaux de la ville, & comme on se mit à boire avant que de servir sur table, Empedocle, témoin du silence des autres conviés, s’impatienta & ordonna qu’on apportât dequoi manger. Le maître du logis s’excusa sur ce qu’il attendoit un Officier du Conseil. Il arriva enfin, & ayant été établi Toi de la fâte par les soins de celui qui donnoit le régal, il fut entrevoir assez clairement des dispositions à la tyrannie, en voulant que les conviés bûssent, ou qu’on leur répandit le vin sur la tête. Empedocle se tut ; mais le lendemain il convoqua le Conseil, fit condamner à mort cet Officier & celui quoi avoit fait les fraix du repas. Tel fut le commencement de la part qu’il prit aux affaires publiques. Une autre fois le Médecin Acron prioit le Conseil de lui assigner une place où il pût élever un monument à son pere, comme ayant surpassé tous les Médecins en savoir. Empedocle empêcha qu’on ne lui octrotât sa demande, tant par des raisons prises de l’égalité, que par le discours qu’il lui tins : Quelle inscription voulez-vous, lui demanda-t-il, qu’on mette sur le monument ? sera-ce cette Epitaphe :

Le grand Médecin Acron d’agrigente, fils d’un