Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/274

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''mortel, lorsque je viens, honoré convenablement de tout le monde, me rendre auprès de vous. Quand, orné de couronnes ou de guirlandes, j’approche de ces florissantes villes, les hommes & les femmes viennent en foule me rendre leurs hommages. Je suis accompagné de ce grand nombre de gens qu’attire la recherche du gain, de ceux qui s’appliquent à la Divination, de ceux enfin qui souhaitent d’acquerir la science de connoître les maladies & de procurer la santé.

Empedocle appelloit Agrigente une ville considérable, parce que, dit Potamilla, elle contenoit huit cens[1] mille habitans. De là ce mot d’Empedocle sur la mollesse de cette ville : Les Agrigentins jouissent des plaisirs avec autant d’ardeur que s’ils devoient mourir demain, & bâtissent des maisons comme s’ils avoient toujours à vivre. Cléomene, chantre des vers heroïques, recita à Olympie ceux qu’Empedocle fit pour l’usage des expiations, comme le rapporte Phavorin dans ses Commentaires. Aristote dit qu’Empedocle avoit de généreux sentimens, & qu’il étoit si éloigné de tout esprit de domination, qu’au rapport de Xanthus qui vanta ses qualités, la Royauté

  1. Menage corrige d’après Bochart & Diodore : deux cens mille.