Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/333

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de qui il a parlé. Il fait aussi mention de l’opinion de Parménide & de Zénon, Philosophes célebres de son tems, au sujet de l’Unité, ainsi que de Protagoras d’Abdere, que l’on convient avoir été contemporain de Socrate.

Apollodore, dans le septieme livre de ses Promenades, raconte qu’Hippocrate étant allé voir Démocrite, celui-ci envoya querir du lait, & qu’après l’avoir regardé, il dit que c’étoit du lait d’une chevre noire, qui avoit porté pour la premiere fois ; ce qui donna de lui une grande idée à Hippocrate, qui s’étoit fait accompagner par une jeune fille. Démocrite la remarqua. Bon jour, ma fille, lui dit-il ; mais l’ayant revûe le lendemain, il la salua par ces mots : Bon jour, femme. Effectivement elle l’étoit devenue dès la nuit derniere.

Voici de quelle maniere il mourut selon Hermippe. Il étoit épuisé de vieillesse, & paroissoit approcher de sa fin ; ce qui affligeoit fort sa sœur. Elle craignoit que s’il venoit à mourir beintôt, elle ne pourroit pas assister à la prochaine fête de Cérès. Démocrite l’encouragea, se fit apporter tous les jours des pains chauds qu’il approchoit de ses narines, & se conserva par ce moyen la vie aussi longtems que dura la fête. Ls trois jours de solemnité étant expirés, il rendit l’esprit avec beaucoup de tranquillité dans la quatre-vingt-dix-neuvieme année de son