Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

âge, dit Hipparque. Ces vers sont les nôtres à son occasion.

Quel est le Sage, dont le savoir approcha jamais de celui de Démocrite, à qui rien ne fut caché ? La moer s’avance, il l’arrête, il la retarde de trois jours, en respirant la vapeur de pains chauds.

Passons de la vie de ce grand homme à ses sentimens. Il admetoit pour principes de l’Univers les atômes & le vuide, rejettant tout le reste comme fondé sur des conjectures. Il croyoit qu’il y a des mondes à l’infini, qu’ils ont un commencement, & qu’ils sont sujets à corruption ; que rien ne se fait de rien, ni ne s’anéantit ; que les atômes sont infinis par rapport à la grandeur & au nombre ; qu’ils se meuvent en tourbilon, & que de là proviennent toutes les concrétions, le feu, l’eau, l’air & la terre ; que ces matieres sont des assemblages d’atômes ; que leur solidité les rend impénétrables, & fait qu’ils ne peuvent être détruits ; que le soleil & la lune sont formés par les mouvemens & les circuits grossis de ces masses agitées en tourbillon ; que l’ame, qu’il dit être la même chose que l’esprit, est un composé de même nature ; que l’intuïtion se fait par des objets qui tombent sous son action ; que tout s’opere absolument par la raison du mouvement de tourbillon qui est le principe de la génération, & qu’il appelle Nécessité ; que la fin de nos actions est la tranquillité