Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/364

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elles doivent se démontrer? On recherche, non pas ce qu'elles paroissent être, mais ce qu'elles sont en effet. Ils traitoient des Dogmatistes d'insensés; car, disoient-ils, des principes, qu'on suppose prouvés, ne sont point un sujet de recherche, mais des choses posées telles; & en raisonnant de cette maniere, ou pourroit établir l'existence e choses impossibles. Ils disoient encore que ceux, qui croyoient qu'il ne faut pas juger de la vérité par les circonstances des choses, ni fonder ses regles sur tout, sans prendre garde que ce qui paroit, est tel par les circonstances qui l'environnent, & par la maniere dont il est disposé; de sorte, concluoient-ils, qu'ils faut dire, ou que tout est vrai, ou que tout est faux. Car si l'on avance qu'il y a seulement certaines choses vrayes, comment les discernera-t-on? Les sens ne peuvent être caractere de vérité pour ce qui regarde les choses sensibles, puisqu'ils les envisagent toutes d'une maniere égale. Il en est de même de l'entendement par la même raison, & outre les sens & l'entendement, il n'y a aucune voye par laquelle on puisse discerner la vérité. Celui donc, continuent-ils, qui établit quelque chose, ou sensible, ou intelligible, doit premiérement fier les opinions qu'on en a car les uns en ôtent une partie, les autres une autre. Il est donc nécessaire de juger, ou par