Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/39

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cordes de leurs instruments, & ne pensoient point à mettre de l’accord dans leurs mœurs ;les Mathématiciens, qui observoient le soleil & la lune, & ne prenoient pas garde aux choses qu’ils avoient devant les yeux ; les Orateurs, qui s’appliquoient à parler de la justice, & ne pensoient point à la pratiquer ; les Avares, qui parloient de l’argent avec mépris, quoiqu’il n’y eût rien qu’ils aimassent plus. Il condamnait aussi ceux, qui, louant les gens de bien comme fort estimables en ce qu’ils s’élevoient au dessus de l’amour des richesses, n’avoient eux-mêmes rien de plus à cœur que d’en acquérir. Il s’indignait de ce qu’on faisait des sacrifices aux Dieux pour en obtenir la santé, tandis que ces sacrifices étoient accompagnés de festins nuisibles au corps. Il s’étonnait de ce que des esclaves, qui avoient des maîtres gourmands, ne voloient pas leur part des mets qu’ils leur voyoient manger. Il louait également ceux qui vouloient se marier, & ceux qui ne se marioient point ; ceux qui voyageoient sur mer, & ceux qui ne le faisoient pas ; ceux qui se destinoient au gouvernement de la République, & ceux qui faisoient le contraire ; ceux qui élevoient des enfants, & ceux qui n’en élevoient point ; ceux qui cherchoient le commerce des Grands, & ceux qui l’évitoient[1]. Il disoit aussi, qu’il ne faut pas tendre la main à ses amis avec les doigts fermés.

  1. Ce passage est obscur dans l’original ; & les Interprêtes ne disent pas grand-chose pour l’éclaircir.