Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/402

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Au reste les Epicuriens rejettent la Dialectique comme superflue, & en donnent pour raison que ce que les Physiciens disent sur les noms des choses suffit.

Epicure dit donc, dans son livre intitulé, Canon, que les Moyens de connoître la vérité, sont les sens, les notions antécédentes & les passions[1]. Les sectaterus de ce Philosophe y ajoutent les idées que se présentent à l’esprit ; & voici ce qu’Epicure lui-même dit dans son Abrégé à Hérodote, & dans ses opinions principales. Les sens, dit-il, ne renferment point de raison, ils ne conservent aucun souvenir des choses ; car ils ne se meuvent point eux-mêmes & ne peuvent, ni rien ajouterau mouvement qu’ils reçoivent, ni en rien diminuer. Ils ne sont aussi soumis à aucune direction ; car une sensation homogene ne peut en rectifier une autre de même espece, parce qu’elles ont une force égale ; non plus qu’une sensation homogene ne peut en rectifier une autre de même espece, parce qu’elles ont une force égale ; non plus qu’une sensation hétérogene n’en peut rectifier une semblable, parce que les objets, dont elles jugent, ne sont pas les mêmes. Pareillement différentes sensations ne peuvent se rectidier l’une l’autre, vû que dans ce que nous disons, nous avons égard à toutes. On ne êut pas même dire que la raison conduise les sens, puisqu’elle dépend

  1. Le mot de passions se prend ici pour sentimens de l’ame.