Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/403

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d'eux. Ainsi la réalité des sensations établit la certitude des sens. En effet, il est aussi certain que nous voyons & que nous entendons, qu'il est certain que nous sentons de la douleur; de sorte qu'il faut juger des choses, que nous n'appercevons point, par les signes que nous en donnent celles que nous découvrons. On doit encore convenir que toutes nos idées viennent des sens, & se forment par incidence, par analogie, ressemblance & composition, à l'aide du raisonnement, qui y contribue en quelque sorte. Les idées même des gens qui ont l'esprit troublé, & celles, qui nous naissent dnas les songes, sont réelles, puisqu'elles se trouvent accompagnées de mouvement, & que ce qui n'existe pas, n'en peut produire aucun.

Par ce que les Epicuriens appellent notions antécédentes, ils entendent une espece de compréhension, soit opinion vraye, soit pensée, ou acte inné & universel de l'entendement, c'est-à-dire le souvenir d'une chose qui s'est souvent représentée à nous extérieurement,comme dans cette proposition: L'homme est disposé de cette maniere. En même tems que le mot d'homme se prononce l'idée de la figure de l'homme se représente à l'esprit en vertu des notions antécédentes, dans lesquelles les sens nous servent de guide. Ainsi l'évidence d'une chose est liée avec le nom qu'elle porte originairement. En effet nous ne saurions