Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/404

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rechercher une chose, sans nous avoir formé auparavant l'idée de l'objet qui fait le sujet de notre recherche. Par exemple, pour juger si une chose, qu'on voit de loin, est un cheval ou un bœuf, il faut avoir premiérement l'idée de ces deux animaux; & nous ne pourrions nommer aucune chose, sans en avoir auparavant acquis l'idée par les notions antécédentes, d'où s'ensuit que ces notions sont évidentes.

Il faut encore remarquer que toute opinion que l'on conçoit, dépend d'une chose antécédente déjà connue comme évidente, & à laquelle nous la rapportons, comme dans cette question: D'où savons-nous que c'est-là une homme ou non? Les Epicuriens donnent aussi à ces opinions le nom de croyance, qu'ils distinguent en vraye & en fausse. La vraye est celle que quelque témoignage en sa faveur, ou n'en a d'autre que contre elle. C'est ce qui leur a faitintroduire sur ce sujet l'expression d'attendre, comme, par exemple, d'attendre qu'on soit proche d'une tour pour juger de près de ce qu'elle est.

Il reconnoissent deux passions, auxquelles tous les animaux sont sujets; le plaisir & la douleur. Ils disent que l'une de ces passions nous est naturelle, l'autre étrangere, & qu'elles nous servent à nous déterminer dans ce que nous avons à choisir & à éviter par rapport aux biens & aux maux.