Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/408

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dans le premier livre de son ouvrage sur la Nature.

L’Univers est corporel. Qu’il y ait des corps, c’est ce qui tombe sous les sens, selon lesquels nous formons des conjectures, en raisonnant sur les choses qui nous sont cachées, comme on l’a dit plus haut. S’il n’y avoit point de vuide, ni de lieu, ce qu’autrement nous désignons par le nom de Nature Impalpable, les corps n’auroient point d’endroit où ils pourroient être, ni où ils pourroient se mouvoir, quoiqu’il soit évident qu’ils se meuvent. Mais hors de là, il n’y a rien qu’on puisse concevoir, ni par pensée, ni par voye de compréhension, ni par analogie tirée de choses qu’on a comprises; rien, non de ce qui concerne la nature des choses en général. Epicure propose à peu près les mêmes principes dans le premier livre de son ouvrage sur la Nature, & dans le quatorzieme & le quinzieme, ainsi que dans son grand Abrégé. Quant au corps, les uns sont des assemblages, les autres des corps dont ces assemblages sont formés. Ceux-ci sont indivisibles & immuables, à moins que toutes choses ne s'anéantissent en ce qui n'est point; mais ces corps subsisteront constamment dans les dissolutions des assemblages, existeront par leur nature, & ne peuvent être dissous, n'y ayant rien en quoi & de quelle maniere ils puissent se