Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/407

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démontrer à aucun égard. Par ce moyen nous pourrons l'appliquer, ou à la question que nous agitons, ou au doute que nous avons, ou à l'opinion que nous concevons. La même méthode est nécessaire par rapport aux jugemens qui se font par les sens, & par les idées qui viennent, tant de l'esprit que de tel autre caractere de vérité que ce soit. Enfin il faut agir de la même maniere touchant les passions de l'ame, afin que l'on puisse distinguer les choses sur lesquelles il faut suspendre son jugement, & celles qui ne sont pas évidentes. Cela étant distinctement compris, voyons ce qui regarde les choses qui ne sont pas connues.

Premiérement il faut croire que rien ne se fait de rien; car si cela étoit, tout se feroit de tout, & rien ne manqueroit de semence. De plus, si les choses, qui disparoissent, se réduisoient à rien, il y a long-tems que toutes choses seroient détruites, puisqu'elles n'auroient pû se résoudre dans celles que l'on suppose n'avoir pas eu d'existence. Or l'univers fut toujours tel qu'il est, & sera toujours dans le même état, n'y ayant rien en quoi il puisse se changer. En effet outre l'Univers, il n'existe rien en quoi il puisse se convertir & subi un changement. Epicure soutient aussi cette opinion dès le commencement de son grand Abrégé, & voici ce qu'il dit