Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/59

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Quelqu’un lui reprochant qu’il avoit fait de la fausse monnaie, il lui répondit : Il est vrai qu’il fut un temps où j’étais ce que tu es à présent ; mais ce que je suis maintenant, tu ne le seras jamais.Un autre lui reprochait aussi cette faute passée : Ci-devant, reprit-il, étant enfant, je salissais aussi mon lit, je ne le fais plus à présent. Étant à Minde, il remarqua que les portes de la ville étoient fort grandes, quoique la ville elle-même fût fort petite, & se mit à dire : Citoyens de Minde, fermez vos portes, de peur que votre ville n’en sorte. Un homme avoit été attrapé volant de la pourpre ; Diogène lui appliqua ces paroles : Une fin éclatante & un sort tragique l’ont surpris [1]Craterus le priait de se rendre auprès de lui : J’aime mieux, dit-il, manger du sel à Athènes que de me trouver aux magnifiques festins de Craterus. Il y avoit un Orateur, nommé Anaximène, qui étoit extrêmement gros. Diogène, en l’accostant, lui dit : Tu devrais bien faire part de ton ventre à nous autres pauvres gens ; tu serais soulagé d’autant, & nous nous en trouverions mieux.Un jour que ce Rhéteur traitait quelque question, Diogène, tirant un morceau de salé, s’attira l’attention de ses auditeurs, & dit, sur ce qu’Anaximène s’en fâcha, Une obole de salé a fini la dispute d’Anaximène. Comme on lui


  1. Vers du cinquième livre de l’Iliade..