Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/16

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sans caractère de Potamon que je ne puis assez admirer les subterfuges auxquels ont dû recourir Brucker, Creuzer et M. Daunou, pour en altérer le sens.

Reste l’assertion de Suidas : on pourrait la négliger sans inconvénient ; mais il est facile de la réduire à sa juste valeur. On trouve dans Hésychius de Milet (au mot Potamon) la mention d’un Potamon, contemporain de Tibère. « Potamon, rhéteur, de Mitylène ; Tibère lui donna pour sauf-conduit, lorsqu’il retourna dans sa patrie, une lettre conçue en ces termes, etc. » Il semble incontestable, d’après ce dernier témoignage, qu’il a existé deux Potamon : 1o un rhéteur de Mitylène, cité par Suidas comme contemporain d’Auguste, et par Hésychius comme ayant vécu sous Tibère ; 2o un philosophe d’Alexandrie, disciple de Plotin, et antérieur de peu d’années à Diogène.

Nous pouvons maintenant établir assez exactement la chronologie de notre auteur : Plotin florissait à Rome vers 250 ; Potamon, son disciple, ne peut s’être fait un nom que plus tard ; nous sommes donc amené à placer Diogène dans la seconde partie du IIIe siècle de notre ère. D’autres passages des Vies confirment cette opinion : il cite, dans la vie d’Épicure, Épictète, contemporain de Marc-Aurèle ; dans l’énumération des philosophes pyrrhoniens, il nomme non-seulement Sextus Empiricus, qui vivait vers la