Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/275

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tel qu’il avait voulu, mais tel qu’il était réellement. J’ai fait à ce sujet les vers suivants :

Tu as voulu persuader aux hommes, Héraclide, qu’après ta mort tu avais recouvré la vie en passant dans le corps d’un serpent ; mais tu fus trompé, grand philosophe ! La bête était bien un serpent, mais toi tu as montré que tu étais une bête et non un sage.

Hippobotus confirme le récit de Démétrius. La version d’Hermippus est différente : suivant lui, une maladie pestilentielle s’étant déclarée dans le pays, les habitants d’Héraclée envoyèrent à Delphes consulter l’oracle ; Héraclide corrompit à force d’argent les envoyés et la prêtresse, et celle-ci répondit que le fléau cesserait si l’on voulait donner à Héraclide fils d’Eutyphron une couronne d’or, et l’honorer comme un demi-dieu après sa mort. La réponse fut rapportée aux habitants d’Héraclée ; mais ceux qui l’avaient arrangée n’y gagnèrent rien. Héraclide mourut frappé d’apoplexie sur le théâtre même, au moment où on le couronnait ; les envoyés furent lapidés, et à la même heure la pythonisse, mordue par un des serpents sacrés au moment où elle entrait dans le sanctuaire, rendit l’âme à l’instant.

Tels sont les récits accrédités sur sa mort. Aristoxène le musicien prétend qu’il avait composé des tragédies qu’il fit passer sous le nom de Thespis. Chaméléon l’accuse de plagiat à son égard, à propos de l’ouvrage sur Hésiode et Homère. Autodorus l’épicurien l’attaque vertement et réfute ses idées sur la justice. On dit aussi que Denys le Transfuge, ou suivant d’autres Spintharus, ayant mis sa tragédie intitulée Parthénopée sous le nom de Sophocle, Héraclide se laissa prendre à l’imposture, et en cita des passages dans un de ses traités comme étant réellement de So-