Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tique, ont adressé à Zénon de nombreuses critiques : ils l’accusent premièrement d’avoir dit, au commencement de la République, que l’instruction est inutile ; en second lieu, d’avoir avancé que tous ceux qui ne sont pas vertueux sont ennemis, esclaves, étrangers entre eux, sans excepter les parents à l’égard des enfants, les frères et les proches les uns à l’égard des autres. Ils lui reprochent encore d’avoir dit, dans la République, que la qualité de citoyen, d’ami, de parent, d’homme libre, n’appartient qu’au sage ; de sorte que les stoïciens sont ennemis de leurs parents et de leurs enfants, si ceux-ci ne sont pas philosophes. Un autre grief est d’avoir consacré deux cents lignes de la République à justifier la communauté des femmes et d’avoir proscrit des villes les temples, les tribunaux et les gymnases. Zénon dit également que l’argent n’est utile ni pour les échanges ni pour les voyages ; enfin il demande que les femmes et les hommes portent le même vêtement et ne laissent à nu aucune partie de leur corps. Quant à la République de Zénon, l’authenticité de cet ouvrage est attestée par Chrysippe dans la République. Zénon a aussi traité des embrassements amoureux au commencement de l’Art d’Aimer et dans les Dissertations.

Telles sont en résumé les critiques qu’adressent à Zénon Cassius et le rhéteur Isidore de Pergame. Ce dernier dit aussi qu’Athénodore, conservateur de la bibliothèque de Pergame, avait retranché des ouvrages stoïciens tous les passages qui donnaient prise à la critique ; mais que plus tard la fraude fut découverte, au grand danger d’Athénodore, et qu’on rétablit les passages. Voilà pour ce qui regarde les censures adressées à Zénon.

Il y a eu huit Zénon : le premier était d’Élée ; nous