Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/376

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que la terre existe ; mais du vrai ne suit pas le faux ; car de ce que la terre existe, il ne suit pas qu’elle vole.

Ils distinguent encore des raisonnements insolubles auxquels ils donnent divers noms : le couvert, le caché, le sorite, le cornu, le personne. Voici un exemple du couvert[1] : Deux n’est pas un petit nombre, trois pas davantage ; par la même raison quatre n’est pas un petit nombre, et ainsi jusqu’à dix ; mais deux est un petit nombre, donc dix l’est également.

Le personne est un raisonnement sous forme de proposition conjonctive, composé de deux termes, l’un indéterminé, l’autre déterminé, et ayant assomption et conclusion ; exemple : Si quelqu’un est ici, Il[2] n’est pas à Rhodes.

Telle est l’importance de la logique aux yeux des stoïciens qu’ils s’attachent par-dessus tout à établir que le sage doit nécessairement être dialecticien. C’est par l’intermédiaire de la logique, disent-ils, que nous connaissons tout ce qui concerne la physique et la morale ; c’est elle qui nous apprend à déterminer la valeur exacte des noms ; sans elle enfin on ne pourrait discuter les règles imposées aux actions ; car la vertu suppose deux conditions, la connaissance des choses et celle des mots. Tels sont leurs principes relativement à la logique.

Ils divisent ainsi la philosophie morale : des inclina-

  1. Il y a ici ou une lacune ou une erreur de Diogène ; le sophisme qu’il donne comme exemple du couvert est un sorite. Voici un exemple du couvert : « Connais-tu ton père ? — Oui. — Connais-tu cet homme qui est couvert ? — Non. — Tu ne connais donc pas ton père, car c’est lui. »
  2. Il est pris ici dans un sens déterminé pour signifier telle personne.