Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/411

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féconde, étant faible, peu abondante, et d’une nature aqueuse.

Ils considèrent la partie hégémonique de l’âme comme ce qu’il y a de plus excellent en elle ; c’est là que se forment les représentations et les désirs ; c’est de là que part le raisonnement ; son siège est le cœur.

Nous nous bornerons à ces détails sur la physique des stoïciens, pour ne pas dépasser le plan que nous nous sommes proposé dans cet ouvrage. Il nous reste à indiquer les points sur lesquels quelques-uns d’entre eux s’écartent de l’opinion commune.




CHAPITRE II.


ARISTON.

Ariston le Chauve, né à Chio, et surnommé Sirène, disait que la fin de l’homme est l’indifférence à l’égard des choses qui ne sont ni vicieuses ni vertueuses ; que, bien loin de faire aucune distinction entre elles, on doit les regarder toutes du même œil. Il comparait le sage à un bon acteur qui joue également bien le rôle de Thersite et celui d’Agamemnon. Il proscrivait la physique et la logique, sous prétexte que l’une dépasse la portée de notre intelligence, et que l’autre nous est inutile, la morale seule ayant pour nous un véritable intérêt. Les raisonnements dialectiques ressemblent, selon lui, aux toiles d’araignées, qui, bien qu’elles paraissent tissues avec un certain art, ne sont bonnes à rien. Il n’admettait ni la pluralité des vertus, comme Zénon, ni, comme les Mégariques, une seule vertu désignée sous plusieurs noms ; il disait seu-