Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/43

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troisième, fort ancien, contemporain d’Hésiode, d’Homère et de Lycurgue ; un quatrième, cité par Duris dans le traité de la Peinture ; enfin un cinquième plus récent, mais fort obscur, mentionné par Denys dans les Critiques.

Thalès, le sage, contemplait un combat gymnique lorsqu’il succomba tout à coup à la chaleur, à la soif et à l’épuisement de la vieillesse. On mit cette inscription sur son tombeau :

Contemple ici le tombeau d’un homme au puissant génie, de Thalès !
Ce monument est peu de chose, mais sa gloire s’élève jusqu’aux cieux.

J’ai moi-même composé sur lui les vers suivants, dans le premier livre des Épigrammes ou Recueil de toute mesure :

Le sage Thalès contemplait les jeux de la lutte, lorsque tu l’enlevas du milieu du stade, Jupiter, dieu de la lumière ! je te rends grâce de l’avoir rapproché des cieux ; car, vieux comme il était, il ne pouvait plus de la terre observer les astres.

C’est de lui qu’est la maxime : « Connais-toi toi-même, » maxime qu’Antisthène, dans la Succession des philosophes, attribue à Phémonoé, en accusant Chilon de se l’être appropriée.

Quant aux sept sages, sur lesquels j’ai cru utile de donner ici quelques notions générales, voici ce que j’ai pu recueillir : Damon de Cyrène, auteur d’une Histoire des Philosophes, les enveloppe tous, et les sages surtout, dans une même proscription. Anaximène dit que toutes les compositions des sages ne sont que poétiques. Dicéarque prétend que ce ne sont pas des sages ni des philosophes, mais bien des hommes de sens et des législateurs.