Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/443

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dit qu’il recommandait sans cesse à ses disciples de s’adresser ces questions quand ils rentraient chez eux :

Qu’ai-je omis ? qu’ai-je fait ? quel devoir ai-je manqué d’accomplir ?

Il leur enjoignait aussi de ne point offrir de victimes aux dieux, et de ne se prosterner que devant des autels non sanglants. Il ne voulait pas qu’on jurât par les dieux, disant qu’il fallait se rendre digne d’être cru sur parole. « Il faut honorer les vieillards, disait-il, parce que ce qui a la priorité dans le temps, est par cela même plus respectable ; ainsi dans le monde le lever du soleil est préférable à son coucher, dans la vie le commencement à la fin, dans les animaux la production à la destruction. »

On lui doit les maximes suivantes : Honorez les dieux avant les héros, les héros avant les hommes, et parmi les hommes vos parents entre tous. — Vivez avec vos semblables de manière à ne pas vous faire des ennemis de vos amis, et à vous faire des amis de vos ennemis. — N’ayez rien en propre. — Prêtez appui à la loi et combattez l’iniquité. — Ne détruisez point, ne blessez pas un arbre à fruit ni un animal qui ne porte aucun préjudice à l’homme. — La pudeur et la modestie consistent dans un milieu entre la gaîté immodérée et la sévérité excessive. — Évitez l’abus des viandes. — En route, faites succéder le repos à la marche. — Exercez votre mémoire. — Que toutes vos paroles et vos actions soient exemptes de colère. — Respectez toute espèce de divination. — Chantez sur la lyre, et témoignez par des hymnes votre reconnaissance aux dieux et aux hommes vertueux.

Il défendait de manger des fèves sous prétexte qu’étant venteuses elles tiennent de plus près à la nature