Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/484

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qu’il a le premier contesté la certitude de toutes les perceptions, mais c’est là une erreur.

Xénophane avait composé deux mille vers sur la fondation de Colophon et la colonisation d’Élée en Italie. Il florissait vers la soixantième olympiade. On lit dans Démétrius de Phalère (traité de la Vieillesse) et dans Panétius le stoïcien (traité de la Tranquillité) qu’il ensevelit ses fils de ses propres mains, comme Anaxagore. Phavorinus dit au premier livre des Commentaires qu’il eut pour ennemis[1] les pythagoriciens Parméniscus et Orestadès.

Il y a eu un autre Xénophane, poëte ïambique, originaire de Lesbos.

Tels sont ceux qu’on a appelés philosophes isolés.



CHAPITRE III.
PARMÉNIDE.

Parménide d’Élée, fils de Pyrès, était disciple de Xénophane, ou d’Anaximandre, suivant Théophraste, dans l’Abrégé. Cependant, quoique disciple de Xénophane, il laissa de côté ses doctrines pour s’attacher à Aminias et au pythagoricien Diochète, homme pauvre, au dire de Sotion, mais honnête et vertueux. Diochète était son maître de prédilection, et après sa mort il lui éleva une chapelle comme à un héros. Riche et d’une naissance illustre, il dut, non pas à Xénophane, mais bien à Aminias, sa vocation

  1. Je conserve le texte ancien : πεπρᾶσθαι (peprasthai) ; de πίπρνημι (piprêmi), « chagriner. »