Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/29

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norables pour le corps dont il était membre.« Ces jeux, dit-il, durèrent quatorze jours : l'empereur y figura comme acteur. Nous tous, sénateurs, nous ne manquâmes pas d'y assister avec les chevaliers : le vieux Claudius Pompéianus seul s'en dispensa. Il y envoya bien ses fils, mais il ne vint jamais lui-même : il aima mieux être puni de son absence par une mort violente, que de voir le chef de l'empire, le fils de Marc-Aurèle, se livrant à de pareils exercices. Ainsi que nous en avions reçu l'ordre, nous faisions entendre diverses acclamations, et nous répétions sans cesse celle-ci. Vous êtes notre maître! A vous le premier rang ! Vous êtes le plus heureux des hommes ! Vous êtes vainqueur ! Vous le serez ! De mémoire d'homme, seul vous êtes vainqueur, ô Amazonius[1] ! » Et un peu plus loin : « L'empereur fit encore une chose qui semblait présager aux sénateurs une mort certaine. Après avoir tué une autruche, il lui coupa la tête, et s'avança vers les places où nous étions assis. Il tenait à la main gauche cette tête, à la droite l'épée encore sanglante, et dont il tournait la pointe vers nous. Il ne proféra pas une, parole ; mais, secouant sa tête et ouvrant une large bouche, il faisait entendre qu'il nous traiterait

  1. Liv. LXXII, 20.