Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/36

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la discussion, se rapportaient surtout aux temps antérieurs à l’Empire ? Les barrières, tombées : à la voix de Vespasien, laissèrent à la critique une entière liberté sur le gouvernement qui n’était plus ; mais d’autres s’élevèrent pour protéger le gouvernement nouveau.

Plusieurs fautes de Dion tiennent d’ailleurs à l’état des études historiques dans son siècle. Aujourd’hui, les mémoires et les autres documents écrits ne suffisent plus à l’historien. Les monuments, les inscriptions, les médailles, sont autant de témoins irrécusables qu’il doit consulter, comparer, apprécier : au temps de Dion, ces puissants auxiliaires de la science historique n’étaient pas estimés à leur juste valeur. Il lut tout ce qui pouvait être lu, il interrogea les traditions, il compulsa les fastes consulaires, les livres lintéens, les Grandes Annales des Pontifes, les Actes du peuple et du sénat[1] ; mais nous ne voyons nulle part qu’il ait contrôlé le récit des historiens et les mémoires publics par les inscriptions gravées sur les arcs de triomphe, ou sur d’autres monuments[2].

J’arrive à ses invectives contre Cicéron[3], et

  1. Liv. VII, 12 ; 16 ; 23.
  2. Témoins l’arc de triomphe de Suze, le trophée des Alpes, etc. Cf. l’Index de Dion dans Reimar, t. II, p. 1571, aux mots ἁψὶς τροπαιοφόρος (hapsis tropaiophoros)
  3. Liv. XLVI, 1-28.