Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/45

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date, la conjuration de Catilina, la conquête de la Gaule, les troubles politiques où Cicéron, Clodius et Milon jouèrent le principal rôle, sont esquissés à grands traits : l'historien a hâte d'arriver aux événements qui le préoccupent. La lutte entre César et Pompée, les maux de la guerre civile, la crise décisive qui commence à la dictature de César et finit au principat, sont racontés avec plus de détail. Ainsi le voulaient les convictions politiques de Dion : il était du nombre de ces Orientaux qui, appelés dans le sénat romain, s'efforçaient de faire prévaloir les idées monarchiques[1]. A leur sens, la voie la plus

  1. Gibbon, Histoire de la décadence de l'Empire romain, ch. V : « Sous le règne de Sévère, le sénat fut rempli d'orientaux qui venaient étaler dans la capitale le luxe et la politesse de leur patrie. Ces esclaves éloquents, et doués d'une imagination brillante, cachèrent la flatterie sous le voile d'un sophisme ingénieux, et réduisirent la servitude en principe Les jurisconsultes et les historiens enseignaient également que la puissance impériale n'était point une simple délégation ; mais que le sénat avait irrévocablement cédé tous ses droits au souverain. ils répétaient que l'empereur ne devait point être subordonné aux lois ; que sa volonté arbitraire s'étendait sur la vie et sur la fortune des citoyens, et qu'il pouvait disposer de l'État comme de son patrimoine. Les plus habiles de ces jurisconsultes, et principalement Papinien, Paulus et Ulpien, fleurirent sons les princes de maison de Sévère. Ce fut à cette époque que la jurisprudence romaine, liée intimement au système de la monarchie, parut avoir atteint le dernier degré de perfection et de maturité. » Dans une note il ajoute : « Dion Cassius semble n'avoir en d'autre but, en écrivant, que de rassembler ces opinions dans un système historique. D'un autre côté, les Pandectes montrent avec quelle assiduité les jurisconsultes travaillaient pour la cause de la prérogative impériale. »