Page:Dionne - Le Parler populaire des Canadiens français, 1909.djvu/166

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Chemise, n. f.

— Changer d’idées comme de chemise, changer souvent.

— Tenir plus à sa peau qu’à sa chemise, s’occuper plutôt de soi que des autres.

— Se promener en queue de chemise, en déshabillé.

Chemise de Notre-Dame.

Clochettes ou liseron des haies. Terme de botanique.

Chemise fine, n. f. — Chemise de toile ou de coton blanc.

Chenail, n. m.

Chenal. Ex. Le chenail du nord, du sud du neuve Saint-Laurent.

Chenâiller, v. n. — Courir, aller à la course.

Chenille à poil, — V. Chapelouse.

Chenilles, n. f. pl.

Maladie des vaches et des moutons. Larves d’œstrides.

Cheniquer, v. n.

Abandonner la partie par couardise. Ex. Veux-tu faire encore une partie ? Tu refuses, tu cheniques.

On a beaucoup ergoté sur l’origine de ce mot. Est-elle française, anglaise, allemande, hollandaise ? En hollandais, slikken, qui se rapproche un peu de cheniquer, veut dire avaler, et slock, goutte. D’après Timmermans, slikken signifierait sangloter, éprouver un spasme de la glotte. En allemand schnitt veut dire coupure, rognure, schnitzer, sculpteur, et aussi faute, bévue. L’étymologie anglaise semble plus rationnelle. Est-elle acceptable ? M. Rivard, dans le Bulletin du Parler Français (vol. I, p. 146), nous apporte le mot sneak, prononcé shneak par une certaine classe d’Irlandais. Comme ce verbe signifie s’en aller furtivement, se sauver, il donne assez bien l’idée de cheniquer. Mais on est en droit de se demander comment il se fait que le mot cheniqueux se rencontre aussi en France, puisque Timmermans le cite pour désigner un buveur d’alcool. Il faudrait donc s’en tenir à l’origine hollandaise.

Cheniqueux, n. m.

Qui chenique. En France, ce mot signifie buveur d’alcool.