Page:Dire de l'abbé Sieyès sur la question du Veto royal, à la séance du 7 septembre 1789.djvu/31

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ne faut pas que l’expérience des uns ſoit perdue pour les autres.

Quand on voudra bien ne pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas d’exercer le Pouvoir conſtituant (ce Pouvoir, à la vérité, exigeroit, à chaque ſeſſion, un renouvellement total de ſes Membres), mais qu’il s’agit ſeulement de décréter les Lois & les Règlemens néceſſaires au maintien journalier de la liberté, de la propriété, de la ſécurité, & de ſurveiller la recette & la dépenſe des deniers publics ; on ſe convaincra ſans doute que le renouvellement des Députés peut, ſans danger, être partiel, & ſe faire annuellement par tiers, de ſorte qu’il y ait toujours un tiers des Membres avec l’expérience de deux ans, un tiers avec les lumières d’une année de travail, & enfin un nouveau tiers arrivant annuellement des Provinces, pour entretenir toujours le Corps législatif des beſoins & des dernières Opinions du Peuple.

Un Corps ainſi conſtitué ne deviendra jamais ariſtocratique, ſi nous décidons en même temps qu’il faudra un intervalle quelconque pour être de nouveau éligible.

Je finis par propoſer à l’Aſſemblée l’amendement que j’ai annoncé dans le courant de mon opinion. Je ne le préſente que parce que je le crois d’une