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Page:Discours sur l'anatomie du cerveau.djvu/15

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ces affirmateurs ſoit grand, & que ie ne doive pas répondre du ſentiment des autres, ie ne laiſſe pas d’eſtre tres perſuadé que ceux qui cherchent une ſcience ſolide, ne trouveront rien qui les puiſſe ſatiſfaire, dans tout ce que l’on a écrit du cerveau. Il eſt tres-certain que c’eſt le principal organe de noſtre ame, & l’inſtrument avec lequel elle execute des choſes admirables : elle croit avoir tellement penetré tout ce qui eſt hors d’elle, qu’il n’y à rien au monde qui puiſſe borner ſa connoiſſance : cependant, quand elle eſt rentrée dans ſa propre maſſe, elle ne la ſcauroit décrire, & ne s’y connoiſt plus elle-meſme. Il ne faut que voir diſſequer la grande maſſe de matiere, qui compoſe le cerveau, pour avoir ſujet de ſe plaindre de cette ignorance. Vous voyez ſur la ſurface, des diverſitez qui meritent de l’admiration ; mais quand vous venez à penetrer juſques au dedans, vous n’y voyez goutte. Tout ce que vous en pouvez dire, c’eſt qu’il y a deux ſubſtances differentes, l’une griſatre & l’autre blanche ; que la blanche eſt continüe aux nerfs qui ſe diſtribuent