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Page:Discours sur l'anatomie du cerveau.djvu/53

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diminuër. Chaque Anatomiſte qui s’eſt occupé à diſſequer le cerveau, demontre par experience ce qu’il en dit, la molleſſe de ſa ſubſtance luy eſt tellement obeiſſante, que ſans y ſonger, les mains forment les parties, ſelon que l’eſprit ſe l’eſt imaginé auparavant : & le ſpectateur voyant ſouvent deux experiences contraires, faites ſur une meſme partie, ſe trouve bien empeſché, ne ſçachant laquelle il doit recevoir pour vraye, & il nie, à la fin quelquefois l’une & l’autre, pour ſe tirer de peine. C’eſt pourquoy, pour prevenir cet inconvenient, il eſt abſolument neceſſaire, comme ie l’ay déja dit, de chercher dans les diſſections, une certitude convaincante. I’avouë bien que cela eſt difficile ; mais ie connois auſſi qu’il n’eſt pas tout-à-fait impoſſible. Ne croyez pas, Meſſieurs, ſur ce que ie viens de dire, que ie tienne qu’il n’y a rien d’aſſuré dans l’Anatomie, & que tous ceux qui l’exercent, nous forment impunément les parties à leur plaiſir, ſans qu’on les en puiſſe convaincre. Vous pourrez