Page:Discours sur la liberté des opinions religieuses (Rabaut Saint-Etienne, 1789).djvu/6

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que je pourrois jeter sur cette cause importante, parce que j’ai intérêt à la soutenir ; je ne crois pas que personne puisse être suspecté dans la défense de ses droits, parce que ce sont ces droits. Si le malheureux esclave du Mont Jura se présentoit à cette auguste Assemblée, ce ne seroit pas la défaveur ni le préjugé qu’il y feroit naître. Il vous inspireroit, Messieurs, le plus grand intérêt. D’ailleurs je remplis une mission sacrée, j’obéis à mon Cahier, j’obéis à mes Commettans. C’est une Sénéchaussée de trois cents soixante mille habitans, dont plus de cent vingt mille sont Protestans, qui a chargé ses Députés de solliciter auprès de vous le complément de l’Édit de Novembre 1787. Une autre Sénéchaussée du Languedoc, quelques autres Bailliages du Royaume, ont exposé le même vœu, et vous demandent, pour les non-Catholiques, la liberté de leur culte.

C’est sur ces principes que je me fonde, Messieurs, pour vous demander de déclarer dans cet article, que tout Citoyen est libre dans ses opinions, qu’il a le droit de professer son culte, et qu’il ne doit point être inquiété pour sa Religion.

Vos principes sont que la liberté est un bien commun, et que tous les Citoyens y ont un droit égal, la liberté doit donc appartenir à tous les