Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/131

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Mais pour en venir à la haute antiquité que l’on prétendait en déduire, il fallut supposer premièrement que leur division avait un rapport déterminé avec un certain état du ciel, dépendant de la précession des équinoxes, qui fait faire aux colures le tour du zodiaque en vingt-six mille ans ; qu’elle indiquait, par exemple, la position du point solsticial ; et secondement, que l’état du ciel repré-

    est un peu en arrière. A l’autre bout de cette même bande le capricorne est très-près du fond ou des bras de la grande figure, et sur la bande à gauche le verseau en est assez éloigne : cependant le capricorne n’est pas répété comme le cancer. La division de ce zodiaque, dès l’entrée, se fait donc entre le lion et le cancer, ou si l’on pense que la répétition du scarabée marque une division du signe, elle a lieu dans le cancer lui-même ; mais celle du fond se fait entre le capricorne et le verseau.
    Dans une des salles intérieures du même temple était un planisphère circulaire inscrit dans un carré, celui-là même qui a été apporté à Paris par M. Lelorrain, et que l’on voit à la Bibliothèque du Roi. On y remarque aussi les signes du zodiaque parmi beaucoup d’autres figures qui paraissent représenter des constellations (**)
    Le lion y répond à l’une des diagonales du carré ; la vierge qui le suit répond à une ligne perpendiculaire qui est dirigée vers l’orient ; les autres signes marchent dans l’ordre connu jusqu’au cancer qui, au lieu de compléter la chaîne en répondant au niveau du lion, est placé au-dessus de lui, plus près du centre du cercle, en sorte que les signes sont sur une ligne un peu spirale.
    Ce cancer, ou plutôt ce scarabée, marche en sens contraire des autres signes. Les gémeaux répondent au nord, le sagittaire au midi et les poissons à l’orient, mais pas très-exactement. Au côté oriental de ce planisphère est une grande figure de femme, la tête dirigée vers le midi et les pieds dirigés vers le nord, comme celle du portique.
    On pourrait donc aussi élever quelque doute sur le point de ce second zodiaque où il faudrait commencer la série des signes. Suivant que l’on prendra une des perpendiculaires ou une des diagonales, ou l’endroit où une partie de la série passe sur l’autre partie, on le jugera divisé au lion, ou bien entre le lion et le cancer, ou bien enfin aux gémeaux.
    A Esné (l’ancienne Latopolis), ville placée au-dessus de Thèbes, il y a des zodiaques aux plafonds de deux temples différens.
    Celui du grand temple, dont l’entrée regarde le levant, est sur deux bandes contiguës et parallèles l’une à l’autre le long du côté sud du plafond (***).
    Les figures de femmes qui les embrassent ne sont pas sur leur longueur, mais sur leur largeur, en sorte que l’une est en travers près de l’entrée ou à l’orient, la tête et les bras vers le nord, et les pieds vers le mur latéral ou vers le sud, et que l’autre est dans le fond du portique également en travers et regardant la première