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MM. Buckland et Conybeare pour l'Angleterre, en ont donné les tableaux les plus complets et les plus instructifs[1].

Sous la craie sont des sables verts dont ses couches inférieures conservent quelques restes. Plus profondément sont des sables, ferrugineux ; en bien des pays les uns et les autres s’agglutinent en bancs de grès, dans lesquels se voient aussi des lignites, du succin et des débris de reptiles.

Au-dessous vient la grande masse de couches qui composent la chaîne du Jura et celle des montagnes qui le continuent en Souabe et en Franconie, les crêtes principales des Apennins et des multitudes de bancs de la France et de l’Angleterre. Ce sont des schistes calcaires riches en poissons et en crustacés, des bancs immenses d’oolithes ou d’une pierre calcaire grenue, des calcaires marneux et pyriteux gris caractérisés par des ammonites, par des huîtres à valves recourbées, dites gryphées, et par des reptiles, mais de plus en plus singuliers dans leurs formes et leurs caractères.

De grandes couches de sables et de grès, offrant souvent des empreintes végétales, supportent tous ces bancs du Jura, et reposent elles-mêmes sur un calcaire à qui les innombrables coquilles et zoophytes dont il est rempli ont fait donner par Werner le nom, beaucoup trop général, de calcaire coquillier, et que d’autres couches de grès, de la sorte qu’on nomme grès bigarré, séparent d’un calcaire encore plus ancien que l’on a appelé non moins improprement calcaire alpin, parce qu’il compose les Hautes Alpes du Tyrol ; mais qui, dans le fait, se montre au jour dans nos provinces de l’est et dans tout le midi de l’Allemagne.

C’est dans ce calcaire dit coquillier que sont déposés de grands amas de gypse et de riches couches de sel, et c’est au-dessous de lui que se voient les couches minces de schistes cuivreux si riches en

  1. Voici celui que M. de Humboldt a bien voulu tracer pour en orner mon ouvrage, non-seulement des terrains secondaires, mais de toute la suite des couches, depuis les plus anciennes que l’on connaisse jusqu’aux plus modernes et aux plus superficielles. C’est en quelque sorte le dernier résumé des efforts de tous les géologistes. Voyez le tableau ci-joint.