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veau-Monde[1]. On y a recueilli aussi des squelettes de deux petits rongeurs du genre des loirs[2] et une tête du genre des écureuils[3].

Nos plâtrières sont plus fécondes en os d’oiseaux qu’aucun des autres bancs antérieurs et postérieurs : on y en trouve des squelettes entiers et des parties d’au moins dix espèces de tous les ordres[4].

Les crocodiles de l’âge dont nous parlons se rapprochent de nos crocodiles vulgaires par la forme de la tête, tandis que dans les bancs de l’âge du Jura on ne voit que des espèces voisines du gavial.

Il y en avait à Argenton une espèce remarquable par des dents comprimées, tranchantes, et à tranchant dentelé comme celles de certains monitors[5]. On en voit aussi quelques restes dans nos plâtrières[6].

Les tortues de cet âge sont toutes d’eau douce ; les unes appartiennent au sous-genre des émydes ; et il y en a, soit à Montmartre[7], soit surtout dans les molasses de la Dordogne[8], de plus grandes que toutes celles que l’on connaît vivantes ; les autres sont des trionyx ou tortues molles[9]. Ce genre que l’on distingue aisément à la surface vermiculée des os de sa carapace, et qui n’existe aujourd’hui que dans les rivières des pays chauds, telles que le Nil, le Gange, l’Orénoque, était très-abondant sur les terrains qu’habitaient les palæotheriums. Il y en a une infinité de débris à Montmartre[10], et dans les molasses de la Dordogne et autres dépôts de graviers du midi de la France.

  1. Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III, page 284.
  2. Ibid., pages 297 et 300.
  3. Ibid., tome V, deuxième partie, page 506.
  4. Ibid., tome III, pages 304 et suivantes.
  5. Ibid., tome V, deuxième partie, page 166.
  6. Ibid., tome III, page 335, tome V, deuxième partie, page 166.
  7. Ibid., tome III, page 333.
  8. Ibid., tome V, deuxième partie, page 232.
  9. Ibid., tome III, page 329; tome V, deuxième partie, page 122.
  10. Ibid., tome V, deuxième partie, pages 223 et 227.