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tichorhinus), et qui, comme l’éléphant, se retrouve jusque près des bords de la mer Glaciale, où elle a aussi laissé des individus entiers, avait la tête allongée, les os du nez très-robustes, soutenus par une cloison des narines osseuse et non simplement cartilagineuse, et manquait enfin d’incisives[1].

Une autre espèce plus rare et de pays plus tempérés (Rh. incisivus)[2], avait des incisives comme nos rhinocéros actuels des Indes Orientales, et ressemblait surtout à celui de Sumatra[3] ; ses caractères distinctifs dépendaient des formes un peu différentes de sa tête.

La troisième (Rh. leptorhinus) manquait d’incisives, comme la première et comme le rhinocéros du Cap d’aujourd’hui ; mais elle se distinguait par un museau plus pointu et des membres plus grêles[4]. C’est surtout en Italie que ses os sont enfouis, dans les mêmes couches que ceux d’éléphans, de mastodontes et d’hippopotames.

Il y a ensuite une quatrième espèce (Rh. minutus) munie, comme la deuxième, de dents incisives, mais de taille beaucoup moindre, et à peine supérieure au cochon[5]. Elle était rare, sans doute, car on n’en a encore recueilli les débris que dans quelques endroits de France.

À ces quatre genres de grands pachydermes, se joignait un tapir qui les égalait pour la taille ; qui était par conséquent plus que double, peut-être triple, pour les dimensions linéaires du tapir d’Amérique[6].

On en trouve les dents en plusieurs lieux de France et d’Allemagne ; et presque toujours accompagnant celles de rhinocéros, de mastodontes ou d’éléphans.

  1. Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome II, première partie, page 64 ; et tome IV, page 496.
  2. Ibid., tome II, première partie, page 89 ; tome III, page 890 ; et tome V, deuxième partie, page 501.
  3. Ibid., tom. III, page 385.
  4. Ibid., tome II, première partie, page 71.
  5. Ibid., page 89.
  6. Ibid., deuxième partie, page 165.