Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette assertion serait d'ailleurs aussi contraire au tantalus ibis qu’à notre courlis, car les individus qu’on en a en Europe viennent du Sénégal. C’est de là que M. Geoffroy de Villeneuve a rapporté celui du Muséum d’histoire naturelle ; il est même beaucoup plus rare en Égypte que notre courlis, puisque depuis Perrault personne ne dit l’y avoir vu ou l’en avoir reçu.

Un individu sans teinte fauve, mais d’ailleurs entièrement pareil au premier, a été rapporté par M. de Labillardière de son voyage dans l’Australasie, fait avec M. d’Entrecasteaux.

Nous avons appris ensuite que dans la jeunesse ces sortes de numénius ont la tête et le cou garnis de plumes dans la partie qui doit devenir nue avec Gage, et que les scapulaires y sont moins effilées et d’un noir plus pâle et plus terne. C’est dans cet état qu’il nous en a été rapporté un de l’Australasie par feu Pérou, qui ne diffère d’ailleurs du nôtre et de celui de M. de Labillardière que par quelques traits noirs aux pennes bâtardes et aux premières grandes couvertures, et où toute la tête et le haut du cou sont garnis de pennes noirâtres. C’est aussi un individu d’âge peu avancé que M. Savigny a rapporté d’Égypte et représenté planche I de son Mémoire sur l’ibis, et dans le grand ouvrage sur l’Égypte, oiseaux, planche VII. Les plumes de la tête et du derrière du cou y sont plutôt grises que noires ; celles du devant du cou sont blanches. Enfin la figure de Bruce (atlas, pl. XXXV) est également faite sur un jeune individu observé en Abyssinie, et à peu près pareil à celui de M. Savigny.

Nous en avons reçu de Pondichéry par M. Leschenault un individu semblable à celui de Pérou, mais où la tête seulement et un peu de la nuque sont garnis de plumes noirâtres ; tout le reste est couvert de plumes blanches : mais il n’en est pas moins certain que tous ces oiseaux ont la tête et le cou nus quand ils sont adultes.

Feu Macé a envoyé du Bengale au Muséum plusieurs individus d’une espèce très-voisine de celle-ci, qui a le bec un peu plus long et moins arqué, dont la première penne seulement a un peu de noir aux deux bords de sa pointe, et dont les pennes