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du même empereur, en argent, représentée tome III, planche VI, figure 9, nous donnent des figures de l’ibis, qui, malgré leur petitesse, ressemblent assez à notre oiseau.

Quant aux figures d’ibis sculptées sur la plinthe de la statue du Nil, au Belvédère, et sur sa copie au jardin des Tuileries, elles ne sont pas assez terminées pour servir de preuves ; mais parmi les hiéroglyphes dont l’institut d’Egypte a fait prendre des empreintes sur les lieux, il en est plusieurs qui représentent notre oiseau sans équivoque. Nous donnons (planche III, figure I) une de ces empreintes que M. Geoffroi a bien voulu nous communiquer.

Nous insistons particulièrement sur cette dernière figure, attendu que c’est la plus authentique de toutes, ayant été faite dans le temps et sur les lieux où l’ibis était adoré, et étant contemporaine de ses momies ; tandis que celles que nous avons citées auparavant, faites en Italie par des artistes qui ne professaient point le culte égyptien, pouvaient être moins fidèles.

Nous devons à Bruce la justice de dire qu’il avait reconnu l’oiseau qu’il décrit sous le nom d'abou hannès pour le véritable ibis. Il dit expressément que cet oiseau lui a paru ressembler à celui que contiennent les cruches de momies ; il dit de plus que cet abou hannès ou père-jean est très-commun sur les bords du Nil, tandis qu’il n’y a jamais vu l’oiseau représenté par Buffon sous le nom d’ibis blanc d’Egypte.

M. Savigny, l’un des naturalistes de l’expédition d’Egypte, assure également n’avoir point trouvé le tantalus dans ce pays, mais il a pris beaucoup de nos numenius près du lac Menzalé dans la Basse-Egypte, et il en a rapporté la dépouille avec lui.

L’abou hannès a été placé par M. Latham dans son index ornithologicus, sous le nom de tantalus œthiopicus ; mais il ne parle point de la conjecture de Bruce sur son identité avec l’ibis.

Les voyageurs antérieurs et postérieurs à Bruce paraissent avoir tous été dans l’erreur.

Belon a cru que l’ibis blanc était la cigogne, en quoi il contredi-