chevaux[1] ; ceux qui ne surpassent pas un bouc en grandeur[2] 5 les
moutons à large queue[3] ; ceux des Indes grands comme des ânes[4].
Toutes mêlées de fables que sont les indications données par les
anciens sur l’aurochs, sur le renne, et sur l’élan, elles prouvent
toujours qu’ils en avaient quelque connaissance ; mais que cette connaissance,
fondée sur le rapport de peuples grossiers, n’avait point
été soumise à une critique judicieuse[5]
Ces animaux habitent toujours les pays que les anciens leur assignent,
et n’ont disparu que dans les contrées trop cultivées pour
leurs habitudes ; l’aurochs, l’élan, vivent encore dans les forêts de la
Lithuanie, qui se continuaient autrefois avec la forêt Hercynienne.
Il y a des aurochs au nord de la Grèce comme du temps de Pausanias.
Le renne vit dans le nord, dans les pays glacés où il a toujours
vécu ; il y change de couleur, non pas à volonté, mais suivant les saisons.
C’est par suite de méprises à peine excusables qu’on a supposé
qu’il s’en trouvait au quatorzième siècle dans les Pyrénées[6].
L’ours blanc a été vu même en Égypte sous les Ptolomées[7].
Les lions, les panthères, étaient communs à Rome dans les jeux : on les y voyoit par centaines ; on y a vu même quelques tigres : l’hyène rayée, le crocodile du Nil y ont paru. Il y a dans les mosaïques antiques, conservées à Rome, d’excellens portraits des plus rares de ces espèces ; on voit entre autres l’hyène rayée, parfaitement représentée dans un morceau conservé au Muséum du Vati-
- ↑ AElian., XV, 24.
- ↑ Idem Ibid.
- ↑ Idem, Anim., III, 3.
- ↑ Idem, IV. 32.
- ↑ Voyez dans mes Recherches, tom. IV, le chapitre des Cerfs et celui des Bœufs.
- ↑ Buffon ayant lu dans Du Fouilloux un passage tronqué de Gaston-Phébus, comte de Foix, où ce prince décrit la chasse du renne, avait imaginé qu’au temps de Gaston cet animal vivait dans les Pyrénées : et les éditions imprimées de Gaston étaient si fautives, qu’il était difficile de savoir au juste ce que cet auteur avait voulu dire ; mais ayant recouru à son manuscrit original, qui est conservé à la Bibliothèque du Roi, j’ai constaté que c’était en Xueden et en Nourvègue (en Suède et en Norvège) qu’il disait avoir vu et chassé des rennes.
- ↑ Athénée, lib. V.