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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/199

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LE POÈME SANS NOM.


CLIX


J’étais, bien que déjà grisou,
Comme une bête inassouvie
Qu’à la liberté tout convie
Et qui d’elle attend guérison,

Quand tu me mis en ta prison ;
Mais j’aurais eu l’âme ravie
De n’avoir, pour finir ma vie,
Que tes yeux pour seul horizon.
 
Hélas ! maladroite geôlière,
De ma liberté familière
Tu me redonnas l’appétit !

Si, fatigué d’être ton hôte,
Un soir, ton prisonnier partit,
Ma chère, ce fut bien ta faute…