Page:Documents relatifs à l’extension des limites de Paris.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

annexée ; et comme la loi organique des patentes accorde aux communes qui, par suite du recensement, passent dans une classe plus imposée, la faveur de ne subir pendant cinq années que la moitié de l’augmentation des droits fixes, les mêmes territoires jouiront encore de ce bénéfice, après l’expiration de la première période d’exemption complète de toute surtaxe.

Un mot encore. Que l’annexion des communes suburbaines à la ville de Paris doive s’effectuer tôt ou tard, personne ne le conteste c’est une nécessité qui saisit et pénètre les esprits les moins clairvoyants. Or, l’opération sera-t-elle plus facile dans un an, dans deux ans, dans dix ans ? Est-ce une de ces questions dont le temps prépare et assure la solution ? Loin de là, chaque année qui s’écoule, chaque mois, chaque jour, pour ainsi dire, aggrave et complique les embarras. Des intérêts nouveaux se créent, les établissements se multiplient, la population s’accroît avec une effrayante rapidité. Elle était, en 1856, de 351,000 habitants, elle sera d’un million dans dix ans ; la mesure ne sera plus possible. Pourquoi donc différer, et, par un sentiment de pusillanimité, rejeter les conseils de la prudence ? C’est une faute de remettre au lendemain les mesures quand l’intérêt du pays les réclame.

Je suis, avec un profond respect,
Sire,
De Votre Majesté,
Le très-obéissant, très-dévoué et très-fidèle serviteur et sujet,
Le Ministre Secrétaire d’État au département de l’Intérieur,
Delangle
Approuvé
NAPOLÉON.