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Page:Documents relatifs à l’extension des limites de Paris.djvu/9

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le principe reçoit des modifications : la perception s’atténue graduellement ; elle cesse quand les loyers sont inférieurs à 250 fr. Le déficit est comblé par un prélèvement sur l’ensemble des recettes municipales.

Rien de semblable dans la banlieue. La contribution personnelle et mobilière y est d’ailleurs la plus onéreuse de toutes. Chaque année le principal est rehaussé par l’inscription sur les rôles des constructions nouvelles qui se multiplient avec rapidité, sans toutefois que le nombre des habitants en état de payer l’impôt s’accroisse dans la même proportion.

Ainsi, les loyers de 500, de 800, de 1,200 fr., qui ne supportent à Paris que des cotisations de 12, 32 et 48 fr., sont taxés, en moyenne, dans la banlieue, 50, 80, 120 fr.

Ainsi, les loyers de 250 fr., exempts à Paris de toute prestation, sont grevés hors du mur d’octroi d’un impôt dont la quotité variable de commune à commune est, en moyenne, de 17 fr. 30 c.

J’ajoute qu’à Paris le principal de la contribution foncière n’est grevé d’aucune adjonction de centimes communaux extraordinaires, et que, dans la banlieue, il en supporte de notables. Dans la plupart des communes, en effet, la contribution foncière, comme les autres contributions directes, est frappée de 30 centimes extraordinaires. Dans plusieurs, la surcharge s’élève à 40 centimes et au delà. Or, qui ne sait que l’impôt direct est, pour la population pauvre, le plus lourd et le plus importun des impôts ? La même classe qui paye sans effort sa part des 50 millions que rapporte l’octroi, ne peut fournir son contingent dans les 7 millions qui forment l’impôt personnel et mobilier de Paris. Le trésor municipal en acquitte annuellement une portion notable.

Ces résultats prouvent assez que, loin de causer préjudice aux existences modestes dont s’est peuplée la banlieue, l’annexion tend à diminuer les charges qui les grèvent.


§ 4.


Il est une autre préoccupation qui réclame un examen sérieux. On paraît craindre qu’en perdant leur individualité, les communes suburbaines ne soient sacrifiées, et qu’entraînées dans le mouvement qui emporte l’édilité parisienne, leurs finances ne soient absorbées par des travaux dont la banlieue ne peut attendre un avantage actuel.