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Page:Documents sur Toulouse et sa région - tome 1.djvu/134

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m. massip.

On en trouvera le résumé dans le volume qui fut publié à l’occasion du Congrès tenu à Toulouse en 1887[1].

On pourrait supposer que cette ancienne Bibliothèque ne renferme que des collections archéologiques dignes de tous nos respects par leurs nobles origines, mais utiles seulement aux amateurs de recherches rétrospectives. « Notre Bibliothèque ne vieillit pas, écrivait M. Pont il y a trente ans : je me flatte d’y avoir entretenu la verdeur de la jeunesse. » C’est en admettant à côte des vieux fonds les publications nouvelles, comme on n’a cessé de le faire, que ce rajeunissement se perpétue.

Les fonds anciens présentent un ensemble d’environ quatre-vingt mille volumes, ensemble des plus intéressants, non pas tant parce qu’il est le miroir d’une vie intellectuelle qui s’éloigne que par mille curieux détails touchant la condition du livre : éditions rares, ex-libris autographes, hommages précieux, provenances originales, notes marginales, chiffres et monogrammes, reliures armoriées et de grand luxe, toutes choses dont le livre moderne, d’éphémère durée, néglige de se parer.

Pour décrire nos 700 volumes armoriés, dont un certain nombre pourrait s’ajouter à une prochaine édition de Joannis Guigard ; nos 1 612 volumes des textes de la sainte Écriture en diverses langues ; la série de nos grands classiques des seizième et dix-septième siècles, sous la signature des Alde, des Plantin, des Estienne et des Elzéviers ; celle de nos belles et curieuses éditions d’origine orientale réduites à attendre le spécialiste qui les mettra en valeur ; nos 300 catalogues de cabinets d’amateurs des dix-septième et dix-huitième siècles[2], luxueux décors de livres rares qui évoquent le mot de Mme de Sévigné : « Quand j’entre dans ce cabinet, je ne comprends pas pourquoi j’en sors » ; pour décrire ces riches épaves

  1. Association française pour l’avancement des sciences, 16e session, à Toulouse, en 1887. Toulouse, Ed. Privat, p. 623.
  2. « Bibliothèques et cabinets de plusieurs émigrés, qu’il convient de réclamer. » Lettre de Castilhon aux administrations du district, an iii,  v. Cat. gén. des mss., suppl. xliii, pp. 367-423, par Massip, no 1012, 10.