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Page:Documents sur Toulouse et sa région - tome 1.djvu/18

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j. de lahondès.

Méditerranée et les Romains préludant à la conquête par une patiente invasion pacifique.

Ce fut sans doute une tribu volke qui organisa sur ce sommet un refuge défendu par des escarpements naturels, protégé par un vaste ensemble de castramétation s’étendant sur 200 hectares, avec trois énormes cavaliers en terre précédés de larges fossés, récemment reconnus par M. Joulin.

Plus tard, les Romains y établirent une vraie ville, avec un temple, selon l’inscription de l’an 47 avant notre ère. Ils avaient compris l’importance de ce poste entre les deux mers et à l’arrivée des principales vallées des Pyrénées.

Mais une nouvelle Toulouse s’étendait déjà dans la plaine. Les temps moins rudes avaient permis son établissement sur la rive même de la Garonne, d’un accès facile de tous côtés, favorable à l’échange des produits du sol fertile. D’ailleurs, un décret d’Auguste ordonna l’abandon des sommets fortifiés où les résistances locales auraient pu se retrancher. Les monnaies deviennent rares sur le plateau après celles d’Auguste et de Tibère et disparaissent avec celles de Néron. Il ne fut plus guère habité que par des potiers qui, aux jours consacrés, venaient vendre dans les marchés de la ville basse, demeurés traditionnels, leurs vases et leurs ustensiles fabriqués avec l’argile du coteau.

La ville basse prit bientôt un accroissement considérable. Elle avait d’abord prolongé peu à peu ses constructions sur la rive droite du fleuve. Puis, des rues parallèles s’étendirent, coupées par des voies transversales, et cette disposition primitive est encore apparente. Deux voies bordées de tombeaux en ouvraient l’accès, remplacées au sud par le chemin de Saint-Roch, au nord par la rue du Taur. Une forteresse fut élevée à l’entrée méridionale et prit le nom de la métropole de la province, le Château-Narbonnais. Mais les gouverneurs romains habitaient, au milieu des ombrages de la rive gauche, une villa qu arrosaient abondamment les sources du plateau diluvien qui conserve son vieux nom celtique de l’Ardenne.

Toulouse eut aussi son Capitole qui, sur la rive droite,