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Page:Documents sur Toulouse et sa région - tome 1.djvu/35

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toulouse. — histoire et archéologie

des quartiers extérieurs de la Patte-d’Oie, de la Croix-de-Pierre, du Busca, de Saint-Agne et de Bonhoure, munis de leur église et de leur marché, de fontaines et de lumière, grâce auxquels renaissent les cinq villes chantées jadis par Ausone.

Sa royauté intellectuelle s’affirme par le nombre de ses Sociétés de science et d’art s’offrant à toutes les aspirations diverses de l’esprit humain. La résurrection de son Université dominatrice attire, comme aux plus beaux jours de la Renaissance, d’innombrables foules d’étudiants et beaucoup arrivent des pays étrangers.

Le cours rapide de son fleuve, bientôt secondé par la puissance des courants électriques, lui donne un caractère nouveau de ville industrielle avec des sources de fortune qu’elle n’avait pas encore connues.

Si le mouvement des rues nouvelles, bruyant et chatoyant, à certaines heures surtout, s’est singulièrement accru, il rappelle celui qu’admirait déjà la Grande Mademoiselle, qu’elle comparaît à celui de Paris. Si les pimpantes toilettes, devenues d’un accès facile à tous et à toutes, ont fait disparaître l’ancien costume local, on entend encore à travers les caquets résonner, même sur les jeunes lèvres, les accents chauds et sonores de l’antique langue aux consonances latines. Malgré l’entraînante agitation contemporaine, les promeneurs et les passants gardent l’allure nonchalante chère aux Méridionaux, qui goûtent sans se hâter les joies de la vie, assurés qu’ils sont toujours de la fidélité de leur soleil et de la bonhomie cordiale qui, malgré les divisions politiques, et sauf les jours d’élection, demeure le fond d’un caractère permanent à travers les siècles pour les races, comme à travers le cours des ans pour les individus.

Mais surtout, en dépit des railleries faciles, Toulouse demeure ouverte aux curiosités de l’esprit et aux inspirations d’art, qui, dès le douzième siècle, animèrent les troubadours et les maîtres de la pierre, au treizième lui firent inventer une forme d’églises appropriées au culte chrétien comme à la brique, à la Renaissance enflammèrent les humanistes et créèrent les élégants hôtels dus à sa richesse commerciale, qui, aujourd’hui encore,