gerbes jaillissantes. L’architecte Raynaud, rival malheureux de Vitry dans le concours pour la fontaine de la Trinité, se consola en élevant non loin d’elle celle de la place Rouaix ; mais cette place, dont le nom rappelle une des puissantes familles toulousaines et qui occupe justement le point culminant de la ville, méritait mieux que ce monument mesquin et d’aspect presque funéraire.
Urbain Vitry donna aussi le plan de la colonne Dupuy, dont l’ensemble, fort décoratif, répond au sentiment de triomphe qu’il veut exprimer.
L’Abattoir remplaça, en 1826, les tueries éparses dans divers quartiers. Les remparts furent abattus en 1819 et en 1824 et les fossés remplacés par les boulevards. La place ovale dont les noms ont porté l’empreinte des gouvernements successifs, aujourd’hui place Lafayette, qui avait été projetée sous l’Empire, fut enfin terminée.
Malgré ces échappées de la ville hors de son ancienne enceinte et quelques trouées, l’intérieur, aux rues étroites et tortueuses, conserva jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle son aspect du Moyen-âge.
La dernière année du règne de Louis-Philippe vit seulement disparaître les maisons qui s’avançaient en face du Capitole pour être remplacées par des arcades, et la place s’agrandir. Bientôt le chemin de fer de Cette à Bordeaux amena des foules s’accroissant chaque jour ; il attirait des campagnes voisines voitures et jardinières de plus en plus nombreuses. Deux larges et longues voies, dont les noms gardent le souvenir des provinces perdues, sillonnèrent la ville en la coupant à angle droit vers son milieu. La ceinture des boulevards s’est complétée et se joindra bientôt, comme par deux joyaux, par les ponts de Saint-Michel et des Amidonniers, remplaçant presque sur les mêmes points les vieux ponts, qui avaient depuis longtemps disparu, de Comminges et du Bazacle.
Tandis que Toulouse prend ainsi peu à peu l’aspect des grandes villes modernes, sa population s’accroît au point de s’être doublée depuis un demi-siècle. Elle a suscité la création
