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Page:Documents sur Toulouse et sa région - tome 1.djvu/48

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j. anglade.

furent confondus sous le nom de gascon, surtout aux seizième et dix-septième siècles. De nombreux livres ont été publiés sous le nom de Gasconismes corrigés : ces gasconismes sont des façons de parler propres non seulement aux Gascons, mais à la plupart des Méridionaux.

Il semble que les limites de la langue d’oc aient peu varié depuis le Moyen-âge. Ses limites actuelles vis-à-vis de la langue d’oïl sont marquées par une ligne qui, partant du confluent de la Dordogne et de la Garonne, remonte vers le nord, en laissant à gauche les dialectes saintongeois et poitevins. La ligne s’incline ensuite à l’est, en suivant approximativement « la limite sud des départements de la Vienne et de l’Indre » [1], c’est-à dire en coupant la Marche en deux parties : Confolens et Bellac appartiennent à la langue d’oc, Guéret et Montluçon sont du même domaine. Après avoir dépassé l’Allier, la ligne de démarcation s’infléchit vers Saint-Étienne, en passant par Roanne, suit le Rhône et traverse le sud du Dauphiné en laissant au nord Grenoble.

Au sud, la frontière linguistique ne coïncide pas toujours avec la frontière politique. C’est ainsi que le domaine gascon est limité par le basque, dans la partie occidentale des Pyrénées, et que, à l’autre extrémité de la chaîne, le catalan s’étend sur la plus grande partie des Pyrénées-Orientales. En revanche, le gascon déborde un peu en Espagne (dans le val d’Aran) comme l’a montré récemment M. Schaedel (Romania, 1909).

Du côté des Alpes, la frontière politique et la frontière linguistique coïncident assez régulièrement. Cependant, quelques villages italiens parlent un dialecte de la langue d’oc.

Nous venons de tracer les frontières linguistiques de la langue d’oc. Mais tout ce qui est au nord de cette frontière n’ap-

  1. H. Suchier, Le français et le provençal, trad. Monet, p. 78. Voir surtout les cartes qui accompagnent le texte allemand dans le Grundrissde Grœber, 2e édition, t. i.