Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/142

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— Celle qui l’essayerait mériterait déjà une mention honorable, dit Peter en riant. Et d’ailleurs, mon cher Poot, le proverbe aurait peut-être cette fois encore raison : « À cœur fort, poids léger. »

— Peter, demanda Ludwig en changeant de sujet, ne m’avez-vous pas dit hier au soir que le peintre Wouvermans était né à Haarlem ?

— Mais oui, et Ruysdaël aussi, et aussi Berghem. »

La course avait repris de plus belle.

Au moment où les pieds de Ben faisaient machinalement assaut de vitesse avec ceux de ses compagnons, sa tête s’embarquait, une fois encore, pour Londres. Si nous voulons faire la traversée avec elle, nous pourrons, sans sortir de notre sujet, constater un effet curieux de cette sympathie qui délie les distances et peut rapprocher par la pensée, au même instant, les êtres les plus séparés. Au moment même où Ben songeait à son petit frère et à sa sœur, les deux enfants pensaient à lui. Il faut dire que depuis qu’ils le savaient en Hollande, la Hollande était devenue l’objet favori de la préoccupation des deux aimables enfants et le sujet préféré de leurs études.

Robby et Jenny assis devant leur table en face de leur précepteur dans leur jolie salle de travail, prenaient leur leçon de lecture.

« Nous en étions, maître Robby, à la page deux cent quarante-deux. Faites attention aux points et même aux virgules, monsieur ; il ne suffit pas de lire, il faut montrer par la façon dont on lit que l’on comprend ce qu’on lit, pour être compris à son tour par ceux qui vous écoutent. Sur ce : commencez, maître Robby. »

Et Robby, de sa voix claire et enfantine, montée au diapason écolier le plus élevé, commença ainsi :

« Leçon 62. – Le petit héros de Haarlem. »

« Il y a bien des années, vivait à Haarlem un petit garçon