Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/174

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dents : « Il a dormi toute la journée, » fut tout ce qu’on put entendre.

« Nous nous séparons ici, camarades, dit Peter. Le rendez-vous général est pour ce soir, à huit heures, au Lion-Rouge.

— Pourvu que je rencontre le docteur, se disait-il ? Je serais si heureux de pouvoir hâter le moment où il se trouvera en présence du père de Hans. »

Et il pria Poot d’allonger un peu le pas, s’il le pouvait.

Le soir venu, les jeunes gens se réjouirent de voir qu’un beau feu flambant les attendait à leur retour à l’auberge. Karl et sa société étaient arrivés les premiers ; Peter et Jacob les suivirent de près. Peter était extrêmement contrarié ; il n’avait pu mettre la main sur le docteur Boekman, et cependant on lui avait affirmé, dans les maisons où il avait espéré le rencontrer, qu’on l’avait vu à Leyde dans la matinée.

« C’est impossible, lui avait dit l’hôtelier du Grand-Aigle, auquel il avait fini par s’adresser, le docteur loge toujours ici lorsqu’il est dans la ville. Si on l’avait seulement aperçu traversant une rue, il y aurait en ce moment foule à ma porte pour le consulter. Les hommes sont si bêtes !

— Mais on dit que c’est un grand chirurgien, lui dit Peter.

— Oui, le plus grand de la Hollande, mais qu’est-ce que cela prouve ? Et le beau mérite ? Mais quel butor ! Ce n’est pas un chrétien, c’est un ours. Pas plus tard que la semaine dernière il m’a traité d’animal, ici même, devant toutes mes pratiques !

— Bah ! s’écria Peter, essayant de paraître surpris et indigné.

— Oui, monsieur, un animal ! répéta l’aubergiste en tirant rapidement d’un air offensé des bouffées de sa pipe. Ah !