Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/18

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pour les garçons et les filles qui vont pieds nus. Quels barbotages ! Quelles flottilles en miniature ! Quelles parties de rames et de pêche ! Quelle école de natation ! C’est un océan de flaques d’eau, entrecoupé de quelques rubans, de quelques carrés de terre ferme, tout juste ce qu’il en faut pour y faire une halte.

Mais en voici assez. Si nous en disions davantage, nos lecteurs incrédules courraient vers le Zuiderzée pour contrôler nos assertions. Qu’ils attendent du moins de nous avoir lu jusqu’au bout.

Les cités hollandaises semblent, au premier abord, un amas étourdissant de maisons, de ponts, d’églises et de bateaux sur lesquels il pousse tout à la fois et en quantité égale des mâts et des arbres. Dans certaines villes, les vaisseaux sont amarrés comme des chevaux aux chambranles des portes de leurs propriétaires et reçoivent leur chargement des fenêtres les plus élevées de la maison. Les mères crient à leurs enfants : « Lodewyk ! Jan !! Ne vous balancez pas sur la barrière du jardin, vous allez vous noyer ! » Les chemins d’eau y sont beaucoup plus communs que les chemins de terre ou de fer. Les clôtures d’eau sous forme de fossés entourent les jardins publics et particuliers aussi bien que les fermes et les ateliers de travail !

On y voit quelquefois de belles haies vertes, mais rarement des clôtures de bois comme ailleurs. Quant à des clôtures de pierre, un Hollandais lèverait les bras au ciel avec stupéfaction à cette seule idée. Il n’y a d’autres pierres dans le pays que les masses de roches apportées à grands frais des contrées lointaines pour la construction des digues qui protègent les côtes. Tout ce qu’il y avait de petites pierres ou cailloux semble avoir été fondu, emprisonné et utilisé pour le pavage des rues. Des jeunes gens, au bras fort et prompt, peuvent avoir parcouru une période